El diari francès sentencia que "els catalans paguen massa i Espanya, la seva madrastra, no els retorna el corresponent". El rotatiu diu que el "somni" independentista és "tangible" però "llunyà", i afegeix que Artur Mas és "autonomista de dia i independentista de nit"
El rotatiu francès 'Libération' dedica un article a preguntar-se fins on arriben els anhels independentistes de Catalunya. El diari es fa ressò del 16è congrés de Convergència Democràtica de Catalunya, on Mas va prometre que faria de la independència de Catalunya un objectiu polític.
"És cert que en l'aire d'aquesta comunitat autònoma –una de les més riques d'Espanya, que representa un 20% del PIB nacional– s'hi respira un perfum d'independència cada vegada més fort", diu el rotatiu francès.
El diari diu que aquesta estratègia política "d'una formació fins ara moderada no es pot entendre si no és a la llum del descontent associat als recursos d'inconstitucionalitat presentats pel Partit Popular contra l'Estatut català davant el Tribunal Constitucional".
'Libération' recorda la manifestació per la independència del juliol del 2010 i explica que va ser "una reacció a l'amputació de l'Estatut".
La independència, un somni "tangible" però "llunyà"
"La pregunta ineludible és: fins on arribarà aquesta distensió?", es qüestiona el rotatiu, i recorda que, des que va començar la crisi, "molts catalans s'han tornat independentistes perquè volen una veritable autonomia fiscal".
El diari accepta que la novetat no són les diferències entre Catalunya i Espanya, sinó el fet que "els sectors moderats del catalanisme polític declarin ara obertament les seves intencions independentistes i que les relacionin amb una crítica mordaç a la redistribució interregional de la riquesa al país".
"Els catalans paguen massa i Espanya, la seva madrastra, no els retorna el corresponent", sentencia.
"La recuperació política de l'independentisme per un partit de centre dreta al poder a Catalunya –gràcies a una sèrie de pactes amb el Partit Popular– té en compte una realitat tangible, el somni que acaricien centenars de milers o fins i tot milions de catalans: una nació independent".
Malgrat veure-la possible, el rotatiu creu que la independència és un "horitzó distant", i afegeix que "Artur Mas manté l'ambigüitat política en no prendre cap mesura concreta per establir un calendari per organitzar l'autodeterminació".
Artur Mas, diu el diari, és "autonomista de dia i independentista de nit".
http://www.ara.cat/mon/Liberation-pregunta-miratge-dindependencia-Catalunya_0_676732427.html
Il est vrai qu’il flotte dans l’air de cette communauté autonome parmi les plus riches d’Espagne - et qui assure 20 % du PIB national - un parfum d’indépendance de plus en plus entêtant. CDC vient de franchir un cap et ce changement de stratégie politique d’une formation jusqu’ici plutôt modérée ne peut se comprendre qu’à la lumière des soubresauts et revirements divers liés à l’approbation du nouveau statut d’autonomie voté en 2005 par le parlement catalan (ratifié par 75 % des électeurs catalans lors d’un référendum) et en 2006 par la Chambre des députés espagnole. Le Parti populaire, alors dans l’opposition, avait déposé plusieurs recours d’inconstitutionnalité contre ce texte auprès du Tribunal constitutionnel qui l’avait finalement raboté, en refusant le concept de nation catalane.
En réaction à l’amputation de leur statut, plus d’un million de Catalans avaient manifesté à Barcelone en juillet 2010 aux cris de «Vive la Catalogne libre», voire en proférant des slogans anti-Espagnols tels que «L’Espagne, dehors !». Que le sentiment indépendantiste gagne du terrain ne fait aucun doute, on peut même parler d’un virage de la société catalane. Tous les sondages et enquêtes d’opinion vont dans ce sens : sur les 7,5 millions d’habitants de cette région, entre 30 et 50 % déclarent souhaiter ardemment que la Catalogne devienne un Etat de droit indépendant au sein de l’Union européenne.
Le modèle d’une Catalogne arc-boutée contre l’Espagne est entré en crise depuis plus d’une décennie et les liens avec Madrid ne cessent de se distendre. La question qui ne manque pas de se poser est : jusqu’où ira cette distension ? Depuis le début de la crise, nombre de Catalans sont devenus indépendantistes pour des raisons économiques car ils souhaitent bénéficier d’une réelle autonomie fiscale à l’instar du Pays basque, seule autonomie à collecter directement ses impôts.
L’affirmation du «fait différentiel» au plan culturel (la Catalogne n’est pas l’Espagne, sa langue, son histoire et sa culture ne sont pas les mêmes, etc.) ne date pas d’hier mais le fait nouveau c’est que les secteurs modérés du catalanisme politique assument désormais ouvertement leurs intentions indépendantistes en les articulant à une critique acerbe de la redistribution interrégionale des richesses dans le pays. Les Catalans payeraient trop et l’Espagne, cette marâtre, ne leur reverserait que trop peu en contrepartie. La logique nationaliste, et indépendantiste a fortiori, conduit à récuser la logique de l’égalité des régimes d’autonomie.
C’est bien parce que le sentiment d’une saignée pratiquée par Madrid sur son économie progresse parmi la population catalane que le discours indépendantiste peut s’affirmer au sein de certains partis politiques nationalistes. La récupération politique de l’indépendantisme par une partie du centre droit au pouvoir en Catalogne (grâce à une série de pactes conclus avec le Parti populaire) prend en compte une réalité tangible, le rêve que caressent plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de Catalans, d’une nation indépendante. Comparaison n’est pas raison mais on pense aux tensions qui existent en Belgique entre Flamands et Wallons ou à la tentation indépendantiste qui traverse l’Ecosse. Toutefois, l’horizon d’une Catalogne indépendante semble lointain et Artur Mas et consorts entretiennent une ambiguïté toute politique en ne prenant aucune mesure concrète qui consisterait à fixer un calendrier pour organiser l’autodétermination. Autonomiste le jour, indépendantiste la nuit en quelque sorte. Mais la politique ne se vit-elle pas autant dans le rêve que dans le réel ?
Enfin et surtout, l’urgence pour la Catalogne repose sur la réduction de son important déficit et la sévère politique d’austérité menée par la generalitat d’Artur Mas occupe davantage les esprits des Catalans qu’une hypothétique indépendance. En cela, la Catalogne ne diffère guère des seize autres communautés autonomes d’Espagne et son sort reste encore lié à celle-ci.
http://www.liberation.fr/monde/01012400235-catalogne-le-mirage-de-l-independance
Dans le tumulte de la crise économique et sociale qui frappe l’Espagne depuis 2008, et alors que le pays vivait dans les préparatifs de la grève générale du 29 mars, la nouvelle est passée quasi inaperçue dans les médias espagnols. Artur Mas, le fringant président à la tête de la generalitat (le gouvernement autonome de Catalogne) depuis décembre 2010, a déclaré faire de l’indépendance de sa région un objectif politique. A l’occasion de son 16e congrès, Convergence démocratique de Catalogne (CDC), la formation politique dont Artur Mas est le leader, a décidé de lutter pour la création de son propre Etat, affirmant sans ambages sa vocation indépendantiste.
"És cert que en l'aire d'aquesta comunitat autònoma –una de les més riques d'Espanya, que representa un 20% del PIB nacional– s'hi respira un perfum d'independència cada vegada més fort", diu el rotatiu francès.
El diari diu que aquesta estratègia política "d'una formació fins ara moderada no es pot entendre si no és a la llum del descontent associat als recursos d'inconstitucionalitat presentats pel Partit Popular contra l'Estatut català davant el Tribunal Constitucional".
'Libération' recorda la manifestació per la independència del juliol del 2010 i explica que va ser "una reacció a l'amputació de l'Estatut".
La independència, un somni "tangible" però "llunyà"
"La pregunta ineludible és: fins on arribarà aquesta distensió?", es qüestiona el rotatiu, i recorda que, des que va començar la crisi, "molts catalans s'han tornat independentistes perquè volen una veritable autonomia fiscal".
El diari accepta que la novetat no són les diferències entre Catalunya i Espanya, sinó el fet que "els sectors moderats del catalanisme polític declarin ara obertament les seves intencions independentistes i que les relacionin amb una crítica mordaç a la redistribució interregional de la riquesa al país".
"Els catalans paguen massa i Espanya, la seva madrastra, no els retorna el corresponent", sentencia.
"La recuperació política de l'independentisme per un partit de centre dreta al poder a Catalunya –gràcies a una sèrie de pactes amb el Partit Popular– té en compte una realitat tangible, el somni que acaricien centenars de milers o fins i tot milions de catalans: una nació independent".
Malgrat veure-la possible, el rotatiu creu que la independència és un "horitzó distant", i afegeix que "Artur Mas manté l'ambigüitat política en no prendre cap mesura concreta per establir un calendari per organitzar l'autodeterminació".
Artur Mas, diu el diari, és "autonomista de dia i independentista de nit".
http://www.ara.cat/mon/Liberation-pregunta-miratge-dindependencia-Catalunya_0_676732427.html
Catalogne, le mirage de l’indépendance ?
Il est vrai qu’il flotte dans l’air de cette communauté autonome parmi les plus riches d’Espagne - et qui assure 20 % du PIB national - un parfum d’indépendance de plus en plus entêtant. CDC vient de franchir un cap et ce changement de stratégie politique d’une formation jusqu’ici plutôt modérée ne peut se comprendre qu’à la lumière des soubresauts et revirements divers liés à l’approbation du nouveau statut d’autonomie voté en 2005 par le parlement catalan (ratifié par 75 % des électeurs catalans lors d’un référendum) et en 2006 par la Chambre des députés espagnole. Le Parti populaire, alors dans l’opposition, avait déposé plusieurs recours d’inconstitutionnalité contre ce texte auprès du Tribunal constitutionnel qui l’avait finalement raboté, en refusant le concept de nation catalane.
En réaction à l’amputation de leur statut, plus d’un million de Catalans avaient manifesté à Barcelone en juillet 2010 aux cris de «Vive la Catalogne libre», voire en proférant des slogans anti-Espagnols tels que «L’Espagne, dehors !». Que le sentiment indépendantiste gagne du terrain ne fait aucun doute, on peut même parler d’un virage de la société catalane. Tous les sondages et enquêtes d’opinion vont dans ce sens : sur les 7,5 millions d’habitants de cette région, entre 30 et 50 % déclarent souhaiter ardemment que la Catalogne devienne un Etat de droit indépendant au sein de l’Union européenne.
Le modèle d’une Catalogne arc-boutée contre l’Espagne est entré en crise depuis plus d’une décennie et les liens avec Madrid ne cessent de se distendre. La question qui ne manque pas de se poser est : jusqu’où ira cette distension ? Depuis le début de la crise, nombre de Catalans sont devenus indépendantistes pour des raisons économiques car ils souhaitent bénéficier d’une réelle autonomie fiscale à l’instar du Pays basque, seule autonomie à collecter directement ses impôts.
L’affirmation du «fait différentiel» au plan culturel (la Catalogne n’est pas l’Espagne, sa langue, son histoire et sa culture ne sont pas les mêmes, etc.) ne date pas d’hier mais le fait nouveau c’est que les secteurs modérés du catalanisme politique assument désormais ouvertement leurs intentions indépendantistes en les articulant à une critique acerbe de la redistribution interrégionale des richesses dans le pays. Les Catalans payeraient trop et l’Espagne, cette marâtre, ne leur reverserait que trop peu en contrepartie. La logique nationaliste, et indépendantiste a fortiori, conduit à récuser la logique de l’égalité des régimes d’autonomie.
C’est bien parce que le sentiment d’une saignée pratiquée par Madrid sur son économie progresse parmi la population catalane que le discours indépendantiste peut s’affirmer au sein de certains partis politiques nationalistes. La récupération politique de l’indépendantisme par une partie du centre droit au pouvoir en Catalogne (grâce à une série de pactes conclus avec le Parti populaire) prend en compte une réalité tangible, le rêve que caressent plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de Catalans, d’une nation indépendante. Comparaison n’est pas raison mais on pense aux tensions qui existent en Belgique entre Flamands et Wallons ou à la tentation indépendantiste qui traverse l’Ecosse. Toutefois, l’horizon d’une Catalogne indépendante semble lointain et Artur Mas et consorts entretiennent une ambiguïté toute politique en ne prenant aucune mesure concrète qui consisterait à fixer un calendrier pour organiser l’autodétermination. Autonomiste le jour, indépendantiste la nuit en quelque sorte. Mais la politique ne se vit-elle pas autant dans le rêve que dans le réel ?
Enfin et surtout, l’urgence pour la Catalogne repose sur la réduction de son important déficit et la sévère politique d’austérité menée par la generalitat d’Artur Mas occupe davantage les esprits des Catalans qu’une hypothétique indépendance. En cela, la Catalogne ne diffère guère des seize autres communautés autonomes d’Espagne et son sort reste encore lié à celle-ci.
http://www.liberation.fr/monde/01012400235-catalogne-le-mirage-de-l-independance
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